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Une lettre ouverte de l'Association japonaise du Canada à la Gendarmerie royale du Canada
Nouvelles

Une lettre ouverte de l'Association nationale japonaise du Canada à la Gendarmerie royale du Canada

(Traduction française)

 

Association nationale japonaise du Canada

20 décembre 2023

 

 

À : Commandant de la Division C de la Gendarmerie royale du Canada, Commissaire adjoint Martin Roach,
Commissaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) Mike Duheme,
Sous-commissaire de la Police fédérale de la Gendarmerie royale du Canada Mark Flynn

 

 

Copie à : Directrice du Service à la Famille Chinoise du Grand Montréal et du Centre Sino Québec de la Rive-Sud, Xixi Li,
Sénateur Yuen Pau Woo,
Bureau des communications de la Gendarmerie royale du Canada

 

 

Objet : Enquête sur les organisations communautaires chinoises du Québec

 

 

Nous sommes profondément choqués par les récentes actions et méthodes d'enquête de la Gendarmerie royale du Canada concernant les organisations communautaires chinoises au Canada. Au printemps dernier, la Gendarmerie royale du Canada a décidé de désigner le Service à la Famille Chinoise du Grand Montréal et le Centre Sino Québec de la Rive-Sud comme une "station de police chinoise" et a publiquement annoncé qu'il faisait l'objet d'une enquête. Cette action a eu des répercussions rapides et destructrices sur la communauté.

 

 

Ces centres communautaires, établis de longue date, fournissent des services essentiels à la communauté chinoise du Québec. Ils aident les nouveaux immigrants à s'intégrer dans la communauté et à trouver des logements, des emplois et des écoles, entre autres services.

 

 

Cependant, suite aux accusations vagues et publiques de la Gendarmerie royale du Canada, de nombreux services ont été interrompus et les financements retirés. De plus, nous comprenons que le Service à la Famille Chinoise a dû licencier du personnel et risque de perdre son bureau situé à dans le quartier chinois à Montréal, un lieu crucial pour les activités, services et réunions communautaires. La panique causée par l'enquête a également affecté le sentiment de sécurité des personnes utilisant les services restants. Ces événements suscitent notre profonde préoccupation.

 

 

Il est inacceptable que, huit mois après le début de l'enquête, la Gendarmerie royale du Canada n'ait pas fourni aux groupes concernés les accusations spécifiques ou les preuves de toute infraction qui auraient conduit à cette enquête.

 

 

Nous demandons instamment à la Gendarmerie royale du Canada de :

  • Fournir des informations claires sur les accusations spécifiques portées contre le Service à la Famille Chinoise du Grand Montréal et le Centre Sino Québec de la Rive-Sud, y compris les "activités illégales" mentionnées par la Gendarmerie royale du Canada ;
  • Achever rapidement toute enquête afin de minimiser les dommages supplémentaires aux organisations concernées et à la communauté plus large ;
  • Éviter d'utiliser à l'avenir tout langage qui exacerbe la peur et la stigmatisation envers la communauté chinoise dans toute communication publique ;
  • Prendre des mesures correctives pour réparer les dommages causés aux organisations communautaires par les commentaires publics de la Gendarmerie royale du Canada, y compris des mesures pour corriger le dossier public et soutenir la restauration des financements.

 

En tant que Canadiens d'origine japonaise, nous avons nous-mêmes vécu les dangers du racisme anti-asiatique soutenu par l'État et les conséquences d'être considérés comme des agents étrangers en raison d'accusations générales. Les injustices commises par la Gendarmerie royale du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque des Canadiens d'origine japonaise ont été rassemblés et internés, continuent d'affecter de nombreuses familles à ce jour. Voir des déclarations similaires se perpétuer contre nos voisins canadiens d'origine chinoise nous pousse à prendre la parole.

 

 

À l'occasion du centenaire de la Loi d'exclusion des Chinois, qui visait à exclure les immigrants chinois du Canada, nous voyons à nouveau comment les Canadiens d'origine chinoise et les nouveaux immigrants sont intimidés et empêchés de participer à la vie communautaire locale. La Gendarmerie royale du Canada doit non seulement tirer des leçons des erreurs passées, mais aussi réparer les dommages causés ces derniers mois. Nous vous demandons de prendre les mesures susmentionnées comme première étape de résolution et de maintenir une transparence avec les organisations communautaires touchées tout au long du processus.

 

 

Les Kojima Président de l'Association nationale des Canadiens d'origine japonaise

Kristen Perry Présidente de l'Association nationale des Canadiens d'origine japonaise - Section Québec

 

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